Article de Libération sur l'occupation de la DDA

Publié le par Collectif Béarn pour un Moratoire OGM

 Environnement. Les manifestants occupent les locaux de la direction départementale de l'agriculture.
A Pau, des militants anti-OGM exigent un moratoire
Par Eric FAVEREAU, Libération, 3/05/07
 
Depuis hier matin, des militants anti-OGM occupent des locaux de la direction départementale de l'agriculture (DDA) à Pau. Ils réclament l'annonce d'un «moratoire immédiat» sur les cultures OGM en plein champ, mais aussi l'abrogation des décrets publiés le 20 mars par le gouvernement pour réglementer ces cultures. Au cours d'une assemblée générale organisée hier sur place, ces quelques dizaines de manifestants ont décidé de prolonger l'occupation de manière «illimitée». «Nous demandons aux candidats à l'élection présidentielle de se prononcer clairement sur l'instauration immédiate d'un moratoire», a déclaré Bernard Causse, l'un des porte-parole du collectif Alerte OGM, qui rassemble les militants anti-OGM du Grand Sud-Ouest.
 
«Complice».  «L'Etat n'a pas à être complice des stratégies des multinationales agroalimentaires», a ajouté Jon Harlouchet, agriculteur bio au Pays basque et membre d'Alerte OGM. «Nous sommes en pleine période de semences, les décideurs doivent agir tout de suite.» Un sentiment majoritairement répandu chez les agriculteurs français, selon un sondage réalisé par l'institut TLB pour le mensuel Agriculture et Nouvelles Technologies et publié hier. TLB a interrogé 1 400 agriculteurs, du 13 au 20 avril, par mail, fax et téléphone. Une majorité d'agriculteurs (57,5 %) est favorable à un moratoire sur les OGM, en attendant qu'un consensus se dessine ou que la recherche scientifique permette de trancher définitivement sur l'existence ou non de risques sanitaires et environnementaux. 27,1 % souhaitent une décision gouvernementale après une concertation avec les organisations d'agriculteurs et de consommateurs. Seuls 10,1 % penchent pour un référendum, et 4,7 % pour un vote parlementaire .
 
Du côté des organisations représentatives, la solution du moratoire est défendue par 69 % des électeurs de la Confédération paysanne, le deuxième syndicat agricole, qui s'est toujours opposé aux OGM. Mais 48 % des électeurs de la FNSEA, le principal syndicat, qui a, lui, toujours prôné la liberté de cultiver ou non des OGM, souhaitent aussi un moratoire !
 
Retard. Quant aux décrets adoptés le 20 mars, à seulement un mois du premier tour de l'élection présidentielle et avec plusieurs années de retard par rapport aux directives européennes, ils ont suscité un front de révolte. Pour la plupart des associations de protection de la nature (FNE, Greenpeace...), des syndicats (hors FNSEA), mais aussi pour Dominique Voynet ou José Bové, ces textes qui fixent les conditions de contrôle des essais dans les champs et de mise sur le marché constituent un «déni de démocratie».

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